Donc, pas d’augmentation des points ETAM et IAC !

Ainsi donc, pas de coup de pouce, pas de coup de flouze, mais un coup de blues !
Alors, c’est la loose pour les 3500 salariés travaillant dans les CFA-BTP du réseau CCCA ?

Alors que le SMIC a augmenté de 1,6% au 1er janvier (soit 17 Euros de plus par mois !) ; alors que dans nombre d’entreprises du BTP, des augmentations de salaires générales ont eu lieu, les tenants parisiens de la rue du douanier Rousseau estiment eux que « pas d’augmentation pour les salariés de leur réseau»  est tout à fait suffisant pour permettre le maintien du pouvoir d’achat face à la hausse des prix, et pour garantir la reconnaissance des compétences et des qualifications développées dans les établissements de formation !

Alors qu’après la phase de baisse liée à la crise, les prix ont fortement augmenté avec la flambée des cours du pétrole et du gaz et ses répercutions. Les prix à la consommation ont bondi, en hausse de 1,7% (par rapport à l’année précédente) : une montée qui ne « préoccupe»  pas le CCCA. Ne pas oublier non plus qu’en 2011, les salariés vont devoir encore supporter la diminution des remboursements de santé  et que nous revendiquons depuis des années au CCCA la mise en place d’une mutuelle complémentaire santé prévoyance pour tout le réseau des CFA. Ne pas oublier l’explosion de nos factures d’eau, de gaz et d’électricité (+3%), après +30 % sur les 3 dernières années – des tarifs SNCF, RATP, des bonds tarifaires internet et téléphonie, des primes d’assurance. A ce sujet, entre 2001 et 2009, les tarifs d’assurances complémentaires santé ont bondi de + 44% (alors que les remboursements n’ont augmenté que de 27%) et les mesures 2011 de la politique de gestion de la sécurité sociale font augmenter « mécaniquement»  de 8% le coût de nos complémentaires !
Il faudra ajouter prochainement la hausse des cours de matières premières agricoles (puisque dorénavant le capitalisme libéral a jeté son dévolu sur ce secteur vital) qui sera rapidement répercutée sur les prix des produits alimentaires que nous devons acheter.

Bref, il s’agit bien de la montée des prix d’un coté, et de la baisse de nos revenus tirés de notre travail : la position du CCCA est donc inacceptable !

Le CCCA doit revenir sur la négociation de jeudi 27 qu’il a torpillée !

Il doit reprendre la négociation là où le simple maintien du pouvoir d’achat implique que l’augmentation des salaires soit supérieure à l’indice INSEE !
Développons ici plusieurs arguments justifiant à minima une augmentation du pouvoir d’achat :
1) une augmentation de salaires correspond à un besoin social des familles que nous avons.
Quand  comme cette année un salarié n’a aucune augmentation, son salaire ne stagne pas, non, il connait une régression de sa rémunération avec l’effet de l’inflation !
2) l’augmentation des salaires correspond à une nécessité économique.
3) la dynamique salariale est le levier d’une politique active de développement des capacités humaines, en lien avec les efforts de qualification, de formation reconnue, de reconnaissance des qualifications et une manière de favoriser le travail quotidien effectué.

Alors : peut-on raisonnablement revaloriser les points ETAM et IAC pour 2011, compte tenu des difficultés budgétaire dans le réseau CCCA et notamment des déficits budgétaires dans certaines associations gestionnaires de CFA ?

Bien sûr, les rémunérations des salariés des CFA sont payées par les subventions. Celles-ci couvrent (environ) 70% d’un budget d’association !
Mais supprimez les salariés travaillant dans les CFA et vous n’avez plus d’établissements de formation !!!
Oui, oui, ce sont eux qui entretiennent la formation, qui la font vivre !

Aujourd’hui, ne pas augmenter les points ETAM et IAC, ne signifie pas non plus que les salariés des CFA-BTP du réseau CCCA soient bien payés ou mieux rémunérés que la moyenne des salariés des CFA des autres branches ou de leurs homologues de l’Education Nationale à catégories égales..Loin de là !
Donc, nous ne sommes pas des nantis dans les CFA-BTP !!!

Ensuite, d’une part, nos salaires correspondent à un travail utile, d’utilité publique même, toujours qualifiés et même souvent très qualifiés. D’autre part, nos rémunérations s’intègrent dans le circuit économique en étant quasi immédiatement dépensées.

Le CCCA argue de la crise : Mais le coup de la crise a bon dos !
Dans la branche BTP, en 2010-2011, les bénéfices existent encore dans les entreprises – celles qui comptent pour l’économie française – mais les patrons n’en finissent pas de nous faire payer la note.

Les taxes des entreprises, par les politiques successives depuis plus de 20 ans maintenant, allant directement subventionner les formations en apprentissage (de niveau V et IV) n’ont cessé de se rabougrir et le CCCA vient aujourd’hui nous dire en substance « on ne peut pas tondre un œuf !!!» ?

Le CCCA ne peut nous faire oublier que pendant toutes les années 2000 – où les effectifs d’apprentis grimpaient dans nos CFA- aucune vraie réflexion économique sur le réseau, aucune impulsion politique ne s’est dégagée du réseau CCCA pour revaloriser tous ces barèmes heures de formation, tous ces coefficients de prise en charge annuellement des jeunes en formation, aucune vraie impulsion dans les négociations avec les régions non plus, ou pour trouver d’autres sources de financement, et ce alors que l’outil même de formation de nos CFA en a bien besoin!!!

Depuis toutes ces années, les coûts et indices des prix ont évolué beaucoup plus vite que les revalorisations des subventions pour l’apprentissage dans nos CFA de la branche BTP.
A la paupérisation de notre réseau, le CCCA ajoute dorénavant la paupérisation de ses salariés, qu’il soit ETAM ou IAC !
REFUSONS le discours du CCCA !  Ne lâchons pas le combat sur la revalorisation de nos salaires !

NON, nous ne sommes pas en crise dans nos CFA ! Le réseau CCCA n’est pas en crise ! Et dans l’hypothèse (absurde) où nous le serions, pensez-vous une seconde que notre demande de revalorisation annuelle et nationale sur nos salaires (jusqu’à + 2,56% selon la demande de la CGT-CFA) puisse mettre en péril une association gestionnaire régionale en dépôt de bilan ?

La CGT des CFA l’a démontré : nationalement, donc globalement, « les effectifs d’aujourd’hui sont comparables à ceux de 2004 ; le problème est un sous financement de l’apprentissage dû au désengagement de la profession, à l’absence de négociations avec les régions durant de trop nombreuses années, en bref les CFA souffrent de l’incurie du CCCA et d’un bon nombre d’associations gestionnaires de nos CFA».

Depuis de très nombreuses années, nous en faisons les frais en matière de conditions de travail, de conditions de formation, de qualité de formation dispensée auprès des jeunes – dont la plupart mérite une autre organisation de leur formation, une décompression dans les groupes-classes, un meilleur suivi éducatif, suivi professionnel, et une meilleure insertion professionnelle après l’obtention de leur diplôme.
Oui, nous avons trop souvent partout dans nos centres des conditions de travail détestables, ou peu satisfaisantes pour effectuer et rendre un meilleur travail de formation !
Nos revendications sur le sujet sont d’ordre public, connues de tous nos employeurs et du CCCA. Il n’y a pas de réponses de leur part tout juste une clause de revoyure…aux calendes grecques !

Pas de résignation : un syndicat de lutte, c’est fait pour remettre les revendications avec les salariés, à chaque fois que la situation se présente…et les situations sont nombreuses pour les présenter à nos patrons!!!!

Après avoir laissé pourrir la situation de nos conditions de travail de formation, le CCCA s’attaque dorénavant à nos salaires !
Alors, allons-nous laisser la situation en l’état face à l’absence de revalorisation de nos rémunérations ?

Dison non ! Nous n’en ferons pas les frais !
Si on ne se bat pas pour ce qui nous est cher, alors on décline et on perd !

A nous 3500 salariés de décider, dans l’unité, à mener le combat, en le commençant dès lundi 31 janvier, en AG dans nos CFA, en posant la question de la pertinence de la revalorisation de nos rémunérations et des modalités d’actions pour réenclencher d’une part la négociation et gagner sur l’augmentation des salaries dans le réseau d’autre part.

Un combat qui ne se mène pas est à coup sûr un combat perdu d’avance !
Alors ne lâchons rien, sur tout !!!!
Hasta la victoria siempre.
Ph. Fourcault.