Le ras le bol des personnels des CFA s’est exprimé haut et fort lors de la journée d’action du 29 janvier, devant les bureaux du CCCA-BTP.

  • Face à la diversification des tâches des formateurs qui ne cessent d’alourdir et de modifier la mission des personnels de CFA, en bref :
    • Préparation des sujets d’examen
    • Passation/correction des épreuves CCF
    • Suivi administratif des notes
    • Ouverture des Bac pro (seconde, première, terminale)
    • Prospections diverses et variées…
    • R 408
    • Habilitation électrique
  • Face au manque de reconnaissance du travail engagé le plus souvent dans l’urgence, sans aucune visibilité et avec une concertation minimum avec les équipes de terrain concernées,
  • Face à la stagnation des salaires, non revalorisés depuis cinq ans, en dépit des efforts tous azimuts engagés au quotidien par les personnels,

Pour toutes ces raisons et parce que nous ne pouvons plus continuer à accepter sans broncher que s’accumulent sur nos têtes des tâches nouvelles sans que soit jamais reconsidéré l’engagement en temps et en énergie qui accompagne ce travail,

Nous étions nombreux à manifester notre épuisement, notre dépit et notre mécontentement ; 60 grévistes formant des délégations venues de Bretagne, du Centre, de Normandie et d’Île de France. Un grand merci à tous ceux qui ont bravé le froid et la pluie pour soutenir les revendications des salariés, devant nos dirigeants pour le moins peu bavards… Mais qui ont su néanmoins briser le silence pour nous apprendre le montant prévu de notre augmentation : 0% !

Aucun rattrapage de la perte de salaire de 5% cumulés sur ces cinq dernières années –comme demandé par les salariés – n’a été même envisagé…

Acculés à prendre la parole lorsque nous avons envahi les couloirs, ils n’ont pas hésité à traiter d’irresponsables les manifestants excédés qui essayaient de comprendre les arguments justifiant ce camouflet.

Le discours du CCCA était à peu de choses près celui-ci :

De quoi nous plaignons-nous ?

En dépit d’effectifs d’apprentis toujours moins nombreux, ils ont réussi contre vents et marées à maintenir l’emploi !

Par ailleurs, ne comprenons-nous pas les enjeux qui se profilent ?

Ignorons-nous la terrible menace qui pèse sur le CCCA-BTP : la menace d’être décrété inéligible par le gouvernement.  Et dans ce cas… quid des personnels et quid de l’apprentissage ???

S’engager sur des augmentations de salaire avec cette terrible épée de Damoclès au-dessus de la tête ne serait-il pas « irresponsable » ?

Quant aux « responsabilités » qui sont les leurs devant cette menace, aucune allusion naturellement… Elle fait partie sans doute des catastrophes naturelles que l’on ne voit pas venir et contre lesquelles on ne peut rien… à part sacrifier les pompiers.