Nous avons appris que le directeur du CFA de Besançon a choisi de quitter ses fonctions. Nous espérons que son successeur, dont la prise de fonction est attendue très rapidement, ainsi que l’ensemble de l’association et le CCCA sauront analyser objectivement la situation et apporter des réponses à la souffrance au travail endurée par nos collègues.
#1 par Philippe FOURCAULT à 29 août 2010 - 18 h 38 min
Les tragiques évènements de Besançon, mais aussi le harcèlement à Auxerre et les licenciements abusifs dans nombre de CFA-BTP du réseau du CCCA ne doivent pas rester sans justice, ne doivent pas rester sans revendications et sans restauration de la négociation en vue de l’amélioration du contexte.
En effet,
au travail dans l’anxiété et au stress au quotidien dans un cadre de multiples activités empilées au cours de chaque journée pour les enseignants des CFA, s’ajoutent aussi multiples formes de harcèlement au travail, de mal vie sur son lieu de travail !
Penser collectif, penser syndical pour le prévenir, pour le faire punir afin de le faire stopper !
Changeons les formes d’organisation du travail dans nos CFA, l’accord ARTT sur les 35 heures mis en place en 2000 a accentué grandement anxiété, stress, crainte quasi permanente de ne pas répondre (de ne plus faire face) aux nombreuses tâches quotidiennes. Le bilan humain et le bilan en terme de relation sociale au sein du réseau des CFA-BTP du CCCA pour l’année 2009-2010 n’a pas été positif. Les revendications essentielles sont posées ; elles n’ont pas été satisfaites ! A nous dès cette rentrée de septembre 2010 à nous mobiliser sur ce terrain : penser collectif, ne pas se recroqueviller sur soi-même ; exiger le respect de notre santé au travail, le bien-être dans le travail, la considération de citoyen dans l’entreprise que ne doit pas perdre le salarié face à sa hiérarchie !
Faisons-nous respecter ! Pour cela, nos avons le syndicat. Unis et nombreux pour peser !
#2 par Philippe FOURCAULT à 29 août 2010 - 19 h 12 min
Nouveaux éléments légaux et jurisprudentiels à propos du harcèlement au travail et du travail dans l’anxiété : les CFA sont aussi, hélas concernés !
1) – Un arrêté ministériel du 26 mars 2010 a (enfin) étendu un accord national interprofessionnel sur le harcèlement et la violence au travail, imposant depuis le 23 juillet 2010 aux entreprises « de prévenir et de réduire et si possible d’éliminer » les phénomènes de harcèlement et de violence au travail portant atteinte à la dignité du salarié.
La définition des ces phénomènes s’expriment par « des comportements inacceptables, sous des formes différentes (physiques, psychologiques et/ou sexuelles » par des collègues, des supérieurs hiérarchiques ou des personnes extérieures; comportements ayant pour effet de « porter atteinte à la dignité, à la santé, à la sécurité et/ou en créant n environnement de travail hostile ».
« L’environnement de travail peut avoir une influence sur l’exposition des salariés au harcèlement et à la violence ». Par ailleurs, le texte ANI, étendu par arrêté ministériel stipule aussi que : « le Stress découlant de l’organisation du travail; de l’environnement de travail et/ou d’une mauvaise communication au sein de l’entreprise peuvent conduire à des situations de harcèlement et de violence au travail ». De ce fait, cette affirmation contenue dans le texte renforce la reconnaissance du lien entre méthode de management et harcèlement. Et du coup, le harcèlement sort un peu plus de la relation exclusivement individuelle pour prendre une ampleur plus collective. C’est tant mieux !
2) – sur l’obligation de sécurité au travail, l’ANI fait disposer aux salariés un support supplémentaire pour contraindre l’employeur (le patron en tant que tel) à prendre en compte le phénomène de harcèlement et de violence au travail, y compris sous des formes managériales.
Un arrêt de la cour de cassation du 10 novembre 2009 -ch.soc- a précisé qu’il « n’y avait nul besoin de buire pour qu’un harcèlement moral soit reconnu. Désormais, ce sera à l’auteur des agissements de prouver que les actes (brimades, mise au placard, vexations dans le cadre du travail, etc…) qui lui sont reprochés ne relèvent pas du harcèlement.
Il n’y a donc plus que l’auteur des faits pour répondre devant les juges de faits de harcèlement et/ou de violence au travail, mais aussi l’employeur (le patron) quand bien même il n’a pas été mis au courant, ou encore quand bien même celui-ci serait intervenu une ou plusieurs fois auprès du manager coupable de harcèlement pour qu’il cesse ses pratiques; c’est à l’employeur, devenu responsable aussi de faire cesser ses pratiques indignes ! la cour de Cassation estime donc dorénavant que le patron répond des agissements répréhensibles de ses salariés, q’en vertu de son obligation de sécurité de résultat, le patron doit prendre les mesures nécessaires pour empêcher que de tels phénomènes ne naissent ou ne perdurent.
Un argument pour contraindre l’employeur (le responsable de l’entreprise) à non seulement agir mais à mettre en œuvre les mesures contre le harcèlement, y compris revoir l’organisation du travail dès lors qu’elle produit des effets néfastes sur la santé des salariés.
Alors : et prévenir ? – La loi ne dit rien de particulier et la jurisprudence actuelle non plus précisément.
Ma réponse : c’est le syndicat qui le peut, avec ses syndiqués, avec des salariés conscientisés sur ces problèmes, avec ses élus CGT au Comité d’entreprise, au CHSCT, et grâce à ses délégués du personnel.
N’attendons pas que des conséquences de harcèlement soient visibles pour agir… C’est trop tard car le mal est fait. Le syndicat, composés des syndiqués travaillant sur n lieu de travail doit avoir à l’esprit la prévention !
2) – ne laissons pas les affaires de harcèlement dans un cadre d’affaire personnelle, d’affaire individuelle, et non collective !
Dans nos CFA, je pense que nous avons (en plus encore de tous nos rôles essentiels) un rôle à jouer, tous autant que nous sommes : si nous voulons affiner encore un peu plus nos revendications, il nous faut décrire les techniques de management là où il y a du harcèlement pour aboutissement, du stress au travail, de l’anxiété à répondre aux innombrables sollicitations professionnelles imposées, à une mal vie dans l’établissement. L’écrire, pour l’expurger, pour le dénoncer, pour changer les choses… Repérer aussi les faits, les causes avant aussi qu’elles ne créent des dégâts ou plus de dégâts!
#3 par matthieu à 1 septembre 2010 - 12 h 39 min
La crise très grave que traversent nos collègues de Besançon nous alerte sur une évolution, particulièrement sensible dans leur CFA, mais présente dans tous les établissements du réseau. La structure du financement, notamment par les Régions, fait une part de plus en plus importante aux dispositifs dits « qualité » qui conduisent les CFA à mettre en place des procédures de plus en plus nombreuses, tatillonnes et contraignantes. Poussée à la caricature cette logique conduit à généraliser les démarches de certification qualité (typse ISO…). Les effets sur le travail des salariés sont dévastateurs : remise en cause permanente des repères, évaluation de chaque action, formalisation à outrance… Une réflexion s’impose.