Ceux qui, au nom de Daech, ont fait subir à Paris et à Saint-Denis un moment d’inhumanité absolue ne nous feront pas céder. Rien ne peut justifier ces assassinats, ici ou ailleurs. Chacune des victimes vit en nous parce que nous appartenons à la même humanité. Notre solidarité à leur égard et à l’égard de leurs familles est totale. Ce crime est immense mais c’est en continuant à vivre librement et fraternellement que notre réponse sera à la hauteur.
Nous ne sommes pas naïfs : nous savons que ces actes de terrorisme appellent des réponses à la mesure du danger qu’ils représentent. Comme nous savons que le rôle des forces de l’ordre et de la justice est essentiel pour protéger nos libertés. Mais cela ne doit pas nous empêcher de réfléchir aux réponses que notre société doit apporter à ces actes et à celles déjà mises en œuvre.
C’est la démocratie qui est mise à mal quand le Parlement est appelé à délibérer d’un jour à l’autre, sous la pression de l’émotion et les assauts de démagogie de responsables politiques qui cultivent la peur.
Après la prorogation de l’état d’urgence et l’extension des pouvoirs de police, d’autres mesures sont encore annoncées par le président de la République.
Il nous paraît essentiel de rappeler que rien ne doit nous faire sortir de l’Etat de droit et nous priver de nos libertés. L’état d’urgence ne peut devenir un état permanent et les conditions de sa mise en œuvre ne sauraient entraver la démocratie sociale, l’exercice de la citoyenneté et le débat public.
[…]Nous appelons les femmes et les hommes de ce pays à rester solidaires et à lutter contre toute forme de racisme. Nous appelons aussi à la défense des libertés car nous ferons prévaloir en toutes circonstances notre liberté d’information, d’expression, de manifestation et de réunion. Nos organisations construiront, partout en France, ces lieux qui nous permettront de débattre et nous exercerons une vigilance permanente afin que nos droits et libertés soient préservés et que nul ne soit victime de discriminations.
Signez et faites signer la pétition en ligne !
#1 par FOURCAULT Philippe à 3 janvier 2016 - 16 h 35 min
De : Philippe Fourcault [mailto:philippe.fourcault@orange.fr]
Envoyé : jeudi 31 décembre 2015 11:14
À : bn@cgt-cfa.com
Objet : [bn] Mes voeux 2016 sont toujours des combats ! Vive la CGT, combattive !
2016 : un Etat d’urgence pour le mouvement ouvrier
« La régression sociale ne se négocie pas, elle se combat » !
En cette fin d’année 2015, quoi d’autre à faire si ce n’est d’adresser tous ses vœux au vaste monde du travail – qui travaille, qui chôme par obligation, où qui va à l’école pour déjà penser à bien travailler- Quoi d‘autre à faire que de formuler celui que l’année 2016 permette de répondre aux graves menaces qui pèse sur lui.
Une fois de plus, 2015 a vu se succéder les mauvais coups du pouvoir : contre-réformes, salaires bloqués, taxes supplémentaires, chômage de masse, précarisation et misère grandissante … Et une agressivité des riches de plus en plus grande comme en témoigne l’épisode d’Air France où les salariés en lutte ont été insultés, arrêtés et sont aujourd’hui traînés devant la justice pour avoir défendu leur emploi face à des patrons qui les exploitent, les méprisent et qui rêvent à haute voix que la France soit un pays où les grévistes sont en prison.
A ce triste constat, il faut ajouter les interventions impérialistes et le soutien aux régimes les plus corrompus et réactionnaires.
Un gouvernement « socialiste » qui mène la politique du Medef et de l’UE, une « gauche » politique et syndicale inaudible, sans projet de transformation sociale, engluée dans les institutions et son soutien (de près comme de loin) à l’Europe affublée de l’épithète sociale alors qu’elle est conçue de A à Z pour détruire les acquis populaires et démocratiques : le découragement et la colère des couches populaires se traduisent électoralement d’abord par l’abstention puis par le vote FN, faussement populaire et vraiment dangereux, tandis que le MEDEF rêve de la constitution déjà bien avancée d’un bloc politique UMPS central représentant direct de ses intérêts, flanqué de l’extrême droite en voie de recours.
Pendant ce temps, face à l’état de crise sociale et démocratique où mènent des années de politique euro-formatée, le glissement vers un régime ouvertement autoritaire se précise. Comme l’expliquait Herr Juncker, président de la Commission européenne et grand commis des multinationales et de leurs paradis fiscaux, « il ne peut y avoir de choix démocratiques contre les traités européens ». [1]
Utilisant le prétexte des attentats commis par des fanatiques, le gouvernement a décrété l’état d’urgence et s’apprête à constitutionnaliser, outre l’indécent mot d’ordre du FN concernant la déchéance de nationalité rappelant les pires décrets de Vichy, la surveillance sans limite et l’assignation à résidence sans recours. Non pas de terroristes supposés mais tout simplement de quiconque pourrait présenter une menace ou un soupçon de menace à l’ordre public….
Des salariés d’Air France arrêtés chez eux au petit matin aux militants écologistes assignés à résidence, on sait bien qui est fondamentalement visé par ces mesures anti-démocratiques : la résistance populaire à la dictature du Medef et aux politiques capitalistes d‘austérité économiques et sociale du peuple. La lutte contre le terrorisme assassin a du bon !
Si bien que tout est en place pour l’accélération de la casse du pays, des acquis populaires, sociaux et démocratiques tandis que l’appareil médiatique aux ordres se prépare à mettre en scène la campagne des élections présidentielles autour du FN et du parti unique de l’Europe.
Nous sommes dans une situation à bien des égards comparables à celle du milieu des années 1930 – même si comparaison n’est pas raison car on l’a tous vu lors du dernier vote pour les régions – où la crise capitaliste, la montée de l’extrême-droite choyée par la classe dominante faisaient peser des dangers terribles[2]. A l’époque, la constitution du Front Populaire regroupant des centaines d’organisations sous l’impulsion du PCF et de la CGT permit un temps de rouvrir l’espoir.
Aujourd’hui, à quelles conditions pouvons-nous espérer renverser la vapeur ?
Oui, il est temps, il est grand temps – parce que nécessaire et urgent – de revisiter les principes gagnants du mouvement ouvrier en lutte pour son émancipation et de poser la nécessité, dans les conditions actuelles, d’un front de résistance populaire pour le changement, la rupture avec les institutions de l’UE et sa politique unique du capital ; un changement de régime politique et constitutionnel en France et en Europe !
20 ans après les grandes grèves de décembre 95, le monde du travail ne pourra imposer sa vision du monde et ses revendications qu’à partir d’un rapport de force tous ensemble en même temps, reprenant en les développant, toutes les potentialités montrées en mai 2005 avec le Non populaire au Traité Constitutionnel Européen ou encore les grandes grèves de 2003 ou 2010.
A cette condition, nous pourrons mettre fin à des décennies de régression sociale et l’année 2016 sera enfin celle des travailleurs, des retraités, des sans-emplois.
Oui, un mouvement social uni, fort et combattif en lien avec un programme politique et un projet de société dans le vivre ensemble et tranquillement tout autre que celui qui se délite sous nos yeux (qui souvent en pleurs). Ce qu’il nous faut à tous, c’est un changement radical des institutions, de constitution, d’économie pour développer les bien-être passant par le social, le droit et les libertés de tous ; changez aussi –et surtout- de mentalité pour y parvenir ! Tous ensemble en même temps !
Il n’est pas de sauveur suprême ; ni dieu, ni césar, ni tribun. Sauvons nous nous-mêmes ! [3] L’émancipation des travailleurs sera l’œuvre des travailleurs eux-mêmes ! [4]
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[1] Et dire que Juncker était, avec Hollande, l’invité d’honneur du congrès de la Confédération Européenne des Syndicats (CES) à Paris où se retrouvaient toutes nos confédérations françaises !
[2] « Plutôt Hitler que le Front Populaire » était le slogan de la bourgeoisie française de l’époque.
[3] partie de couplet de l’Internationale d’Eugène Potier
[4] une phrase de Karl MARX lors de la création de la création de la toute 1ère Internationale à Londres