La Fédération Nationale des Salariés de la Construction, du Bois et de l’Ameublement C.G.T. a décidé, le 24 avril, d‘envahir la fédération française du bâtiment.
Ce n’est pas par provocation ou par plaisir que des militants arrivent à faire une action extrême. Mais ils se heurtent à un vrai mur d’arrogance. Les patrons des métiers de la construction ne veulent pas négocier pour satisfaire la revendication des salariés concernant la retraite par un départ anticipée à 55 ans pour les métiers pénibles.
Un départ anticipé légitime au regard des taux de fréquence et de gravité des accidents du travail (un mort par jour travaillé) et des temps de travail à rallonge cumulés avec les facteurs de pénibilité. Cette action est réalisée après la manifestation des constructeurs, le 4 février, qui a réuni 5 000 manifestants à Paris.
La F.N.S.C.B.A demande à ce que les chambres patronales engagent de véritables négociations concernant la mise en œuvre d’un départ anticipé pour les métiers pénibles et demande à ce que les pouvoirs publics prennent leurs responsabilités.
Si rien ne bouge dans les jours à venir, notre fédération s’engage à mener d’autres actions, de plus en plus forte, jusqu’à la satisfaction de notre revendication .
#1 par Philippe Fourcault à 1 mai 2014 - 21 h 47 min
Quelques remarques sur le 1er mai 2014 :
Il avait démarré encore cette année bien tôt ce jour de 1er mai : dès 7h00 du matin à vendre le muguet dont la mince recette récoltée servira à régler pour partie les luttes à venir de l’année, et puis vite pour 15h00 à la manif, contre l’austérité et l’échec annoncé !
A son retour, comme toujours, le rituel de l’info des radios et TV de la bourgeoisie parlent de la » division syndicale » et du comptage et décomptage des manifestants… rien sur les thèmes rassembleurs, rien sur les slogans politiques et syndicaux clamés de la rue, d’en bas, à cette France d’en haut. En France on appelle cela de l’info ! nous autres on appellent cela de la désinformation !
Contre ce 5ème plan d’austérité annoncé. contre les 50 milliards d’économies annoncées par Valls-Hollande qui confrontent la société – dont les salariés, les jeunes et les retraités – à un énième plan d’austérité encore plus brutal que les précédents depuis 40 ans maintenant de rigueur, d’austérité et autres coupes claires. 4 décennies que la France subit des plans d’austérité et aucun n’a jamais réussi à résoudre les problèmes du déficit public, du développement du plein emploi, du bien être social et économique dans notre pays.
Que l’on se souvienne :
_ En 1976, Barre (1er ministre de Giscard le Président) met un plan d’austérité censé lutter contre l’inflation et les déficits publics creusés depuis le 1er choc pétrolier de 1973; censé lutter contre un franc faible vis à vis d’un deutsche mark au plus haut, censé stopper le million de chômeurs. Les mesures du docteur Barre en Economie furent :
– blocage des prix,
– relèvement du tarif de la vignette auto,
– augmentation des taxes sur les carburants, l’alcool,…
– augmentation de l’impôt sur les revenus.
Le plan Barre échoue. bye bye Giscard et son docteur es Economie, car vint le tour d’un gouvernement de gauche issu de la victoire de Mitterrand-Président.
_ En juin 1982, Mauroy (1er ministre) face au déficit de l’Etat qui se creuse annonce le blocage des salaires dans le secteur public, en plus de limiter le déficit budgétaire à 3% du PIB (déjà ces 3% !).
Mesures de peu d’effets.
_ En mars 1983, Mauroy décide de ponctionner 65 milliards de francs sur la consommation des ménages et les dépenses de l’Etat par prélèvements de 1% sur les revenus.
_ en 1988, Rocard (1er ministre de Mitterrand) instaure la CSG (contribution sociale généralisée qui devait être dans le temps limitée mais n’a cessé d’augmenter au fil des années).
Ce que le gouvernement de gauche de 1981-1982 avait octroyé aux salariés et retraités (augmentation du SMIC de 25% +39 heures + 5ème sne de congés payés) était effacé par ce plan d’austérité qui a échoué.
_ en 1995, sitôt la droite de retour à Matignon, Juppé (1er ministre) fut chargé par Chirac-Président de respecter le traité de Maastricht afin de préparer le lancement de l’Euro. La France a alors des taux d’intérêts les plus élevés d’Europe et il « fallait rassurer les marchés ». alors Juppé-Chirac choisissent la rigueur budgétaire par :
– dettes à moins de 60% du PIB et déficit public à moins de 3%, quitte à casser la croissance,
– hausses de prélèvements pour les ménages (TVA, essence, contribution au remboursement de la dette sociale-la CRDS que nous avons encore sur nos bulletins de salaires mensuels tout comme la CSG et que l’on nous impose sur nos revenus).
Les grèves de décembre 1995 font chuter le gouvernement Juppé et provoquent la défaite de la droite aux législatives de 1997 au profit de la gauche plurielle.
_ En mai 2010, Fillon (1er ministre du 2ème mandat de Chirac-Président) dénonce un « Etat en situation de faillite » et lance 3 trains de mesures pour réduire les dépenses et le déficit budgétaire par :
– gel des dépenses en valeur pour les 3 ans,
– plan anti déficit censé rapporter 12 milliards d’euros de recette supplémentaires en 2011-2012.
_ En novembre2011, il annonce un effort supplémentaire de 17,4 milliards d’euros sur la période 2012-2016 dont 7 milliards dès 2012.
Ces plans Fillon ont buté sur le même obstacle. Réduire les dépenses publique diminue la croissance, rendant encore plus insupportable le poids de la dette.
_ En 2014, les 50 milliards d’euros d’économies annoncés par VALLS (nouveau 1er ministre de Hollande-Président) est le plan le plus brutal de ces 40 années écoulées. Il y a toutes les raisons pour que ce 5ème plan échoue comme les 4 autres précédents. Entretemps, les salariés auront durement souffert et la France se sera gravement affaiblie.
voilà, en grande partie pourquoi nous manifestions ce jour de 1er mai !
Autre revendication que nous portions ce 1er mai 2014 et ce depuis plus de 20 ans maintenant :
A l’époque, souvenez-vous en 1993 : Balladur (1er ministre de droite de Mitterrand-Président PS) le chômage atteignait les 10%, et aucun doute de nos dirigeants c’était déjà dû au coût du travail trop élevé en France, au SMIC trop élevé qui dissuadait d’embaucher… alors Balladur décrète l’exonération totale des cotisations sociales familiales sur les salaires au voisinage du SMIC. (Un coup d’envoi qui va s’intensifier jusqu’à encore aujourd’hui).
_En 1995, c’est l’allègement des cotisations maladie
_En 1996 Juppé (1er ministre) fusionne ces deux premiers dispositifs en « une seule ristourne bas salaires ». La baisse du coût du travail atteint plus de 12% au niveau du SMIC.
_ En 1998-2000, les « aides Aubry » s’ajoutant aux précédents allégements, instaurent une baisse de cotisation aux entreprises concluant des accords 35 heures.
_ En 2003-2005, Fillon (1er ministre) parachève avec une compensation de la hausse du SMIC entrainée par la RTT (de 39h à 35h- payé 39)par des allègements nouveaux pour les patrons, soit pas moins de 10 millions de salariés, abaissant le coût du travail de 18% sur des salaires allant jusqu’à 1,6 SMIC.
Depuis 1993, les dépenses de + en + faramineuses entraine le budget de l’Etat (perte de recettes pour la sécurité sociale compensée à 90% environ par l’ETat) dans un contexte de déficit public de + en + importants. Les exonérations aux patrons représentent un coût de 27,6 milliards.
Sur 20 ans, ces 370 milliards qui ont été brûlées !
En 2014, Valls et hollande en rajoutent. Avec le crédit d’impôt et de compétitivité emploi est la même politique qui va dans le puits. son but : baisser le coût du travail de 6% pour une ardoise de 20 milliards d’Euros par an. Ensuite de nouvelles baisses des cotisations famille (-1,8% jusqu’à 3,5 SMIC) pour 5 milliards complémentaires de dépenses.
Total des largesses équivalentes à 2,5 points de PIB.
Pour quel effet sur l’emploi ?
_En 2002, Raffarin (1er ministre de Chirac) jurait que « ça crée des empois ».
_ En 2014, soit 12 ans plus tard, Rebsamen (Ministre du travail de hollande-Valls) affiche la même foi _ou mauvaise foi_: « l’effet des exonérations de cotisations sociales sur les bas salaires est massif sur les créations d’emplois. Depuis 20 ans »… ? – En 1992, le taux de chômage était de 9%. En 2014, il est de 9,8% ! Sur 20 ans, le niveau du chômage est resté élevé. En 20 ans, les exonérations de charges n’ont cessé de grimper pour les patrons. Dans la même période, la part des dividendes dans la valeur ajoutée à fortement augmentée. en même temps, à force de politiques contraires aux intérêts de la sécurité sociale pour tous, il y a fragilisation de son financement en terme de cotisations employeur, dont une part est r=transférée sur l’impôt, avec toutes les remises en cause des prestations que cela comporte, comme les attaques contre les retraites et aujourd’hui les allocations familiales.
C’est aussi pour cela et contre cela que lors ce 1er mai nous manifestions aussi et revendiquions aussi l L’austérité qui se déploie partout conduit à la récession ! Et nous n’en voulons pas ! Et nous voulons faire passer nos solutions ! Le rapport de force est à créer. Ce 1er mai appelle d’autres moments d’un printemps de luttes économiques et sociales !
Un changement de société, un changement de système politique et constitutionnel sont aussi nécessaires !
Changer ce monde est nécessaire, de toute urgence !
Ph.F.