Programmée au calendrier annuel, la 2ème négociation salariale de l’année se tient mardi 29 juin 2010.

L’enjeu est double : résister à la tentation patronale d’une suspension de la progression à l’ancienneté, et garantir au moins le maintien du pouvoir d’achat pour les salariés du réseau.

 1. Les CFA subissent et vont subir dans les mois et les années qui viennent une double crise. Crise d’activité d’abord, consécutive à la baisse sensible du recrutement des apprentis en 2009 et 2010, pour des raisons de récession économique essentiellement. Rappelons au passage qu’une augmentation d’activité importante a été enregistrée dans les CFA entre 2005 et 2008 et qu’elle ne s’est pas traduite, loin s’en faut pas des embauches correspondantes. Les salariés ont encaissé l’augmentation des cadences de travail, et la réalité est qu’aujourd’hui la responsabilité patronale est engagée dans la dégradation du ratio ressource/activité.

Crise budgétaire également, imputable à la situation très tendue des finances des collectivités locales, dont les ressources sont en baisse et à qui l’Etat a décidé de faire payer l’essentiel du prix de sa politique de rigueur ; les régions n’auront pas facilement les moyens de couvrir durablement les déficits de nos CFA. La profession acceptera-t-elle de prendre le relais pour maintenir un outil de formation efficace et indispensable à son activité économique ?

A la faveur de cette grave crise qui affecte particulièrement un certain nombre d’associations, le CCCA se voit suggérer par plusieurs directions de suspendre provisoirement la progression à l’ancienneté des salariés du réseau. Or, l’expérience prouve que ce type de mesure de régression salariale est à la fois inutile et injuste. Inutile, parce qu’elle ne permet que des économies très limitées, et ne contribue en rien à la reprise de l’activité, première condition du maintien des emplois ; rappelons que sur le moyen terme le dispositif statutaire de progression à l’ancienneté n’est aucunement inflationniste et qu’on ne peut absolument pas lui imputer la responsabilité des déséquilibres actuels. Injuste parce qu’elle revient à appliquer la double peine à des salariés qui auront subi la modération salariale et qui perdront malgré tout leur emploi si les directions d’association  sont incapables de garantir leur activité. Les exemples hélas sont légion…

Le CCCA semble décidé à lancer un ballon d’essai sur cette question ultra-sensible, à nous de crever immédiatement la baudruche et d’exiger que de véritables solutions soient discutées pour maintenir l’emploi dans les CFA.

 

2. La CGT revendique une progression des points ETAM et IAC à même de couvrir l’augmentation du coût de la vie. La première négociation pour l’année s’était concrétisée par un maigre gain pour les salariés travaillant dans les CFA de son réseau : +0,6%. Le coût de la vie pour les 12 mois consécutifs est de + 1,6%. Il faudra donc que le CCCA compense notre retard, dès le 1er juillet 2010.

La CGT des CFA revendique une augmentation du point d’indice de 2%, à compter du 1er juillet. Il semble que cette revendication soit partagée par d’autres organisations syndicales. En tout cas, il faudra que l’ensemble des représentants des salariés fasse bloc pour s’opposer à une solution qui baisserait encore le niveau de vie des salariés des CFA.

            En outre, la CGT revendique un effort particulier pour les personnels de service et d’entretien payés aux échelons les plus bas des grilles statutaires. Et nous rappelons la nécessité de revaloriser les grilles d’animation et de secrétariat, ainsi que de trouver une solution à l’insupportable stagnation salariale des collègues en fin de grille.

 

 

Si par aventure le CCCA aborde cette négociation sous l’angle d’un chantage à l’emploi, nous saurons lui rappeler que la modération salariale dans les CFA-BTP ne date pas d’hier, et qu’elle ne nous a en rien préservés des difficultés que nous traversons. La situation exige une recherche de solutions authentiques et pas des faux fuyants et un discours culpabilisant.