Il y a un peu plus d’un an, Georges Séguy, décédé dimanche, déclarait à propos des poursuites contre les responsables syndicaux : « La justice de classe s’abat toujours sur les militants et sur les plus faibles ». Le secrétaire général de la CGT, figure emblématique du mouvement ouvrier, animateur des causes émancipatrices et pour la paix savait de quoi il parlait. L’action clandestine, la déportation, la lutte dans son entreprise cheminotes, mai 1968 et les considérables avancées sociales, le mépris patronal puis le respect de tous. Séguy a donné.

La justice de classe existe plus que jamais. Il suffit de s’en tenir aux faits, rien qu’aux faits pour ces deux derniers mois.
A Rouen, un SDF est condamné à trois mois ferme pour un vol de  yaourt. Son passé de petit délinquant ne peut expliquer une telle sentence.
A Tourcoing, une caissière d’un super marché Auchan est licenciée pour avoir commis une erreur de 85 centimes sur une boîte de concentré de tomate.
A Paris, la ministre du Travail dont il est inutile de citer  le nom, son rôle se limitant à exécuter les basses œuvres de Manuel Valls, valide le licenciement d’un délégué CGT d’Air France alors que l’inspection du travail avait prôné l’inverse.
Au Havre, la chasse aux militants CGT est ouverte, des décisions de justice étant attendues à la rentrée.
A Mulhouse, un délégué CGT qui avait lancé à Valls «  je t’emmerde » est condamné à une forte amende.
Un peu partout en France, des militants CGT-EDF font l’objet de menaces.
Je m’arrête là, la liste serait trop longue. Mais je ne peux m’empêcher de penser aux militants CGT de Goodyear condamnés à 9 mois de prison ferme. Et personne ne peut oublier que le chef du Medef, l’ineffable Gattaz a qualifié la CGT de «  terroriste » tandis que le très servile France-Olivier Gisbert a comparé la centrale syndicale à l’organisation des fascistes-intégristes Daech.
Pendant ce temps-là, tout va bien pour les nantis.