Faute d’avoir su gérer efficacement les CFA de leur région, les patrons picards font payer le prix fort aux salariés. La manœuvre patronale est rodée de longue date : annoncer des licenciements économiques au retour de vacances afin de faire rentrer tout le monde dans sa coquille et accepter aggravation des conditions de travail et gel des rémunérations.

Cette situation en dit long sur l’incurie du réseau CCCA-BTP  :

  • Qu’est-ce qui a été entrepris pendant les périodes de forte croissante pour anticiper un renversement de conjoncture ?
  • Pourquoi la bataille pour une amélioration du financement de nos formations a-elle été désertée ?
  • Quels partenariats ont été conclus pour trouver des solutions de reclassement provisoire du personnel ?
  • Comment les ressources de la convention avec l’Education Nationale ont été utilisées, à une période où les CFA se vident et les lycées professionnels sont débordés ?
  • Quelles actions de formation ont été proposées pour faciliter les reconversions professionnelles ?
  • Comment a-t-on pu à ce point ignorer les conséquences, absolument prévisibles, pour nos établissements de la réforme de la formation professionnelle ?
  • Comment les CFA ont-ils été structurés pour développer des activités alternatives, notamment des actions de formation continue ?
  • Comment les organisations professionnelles ont-elles pesé sur l’évolution des offres régionales de formation?…

Au-delà des discours convenus sur le maintien de l’expertise du CFA, force est de constater que par choix ou par incompétence le CCCA s’est résigné de longue date à ne proposer comme unique réponse que la brutalité des licenciements économiques. L’heure des comptes a sonné, et l’autosatisfaction de certains responsables, sur le registre « sans nous, ce serait bien pire » devient particulièrement insupportable !

Parions que le personnel picard ne se laissera pas impressionner et réagira fortement. La CGT des CFA du BTP et tous ses militants seront bien entendu à ses côtés.

Mais chacun doit mesurer que seule une réaction nationale et d’envergure peut venir freiner cette escalade dans la casse sociale, qui touche et va toucher chaque région une à une.