Cet automne, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale 2015 entre en discussion à l’Assemblée. Ce débat parlementaire nous concerne tous, car chaque salarié participe au financement de la Sécurité sociale pour permettre à tous d’avoir des droits pour bien vivre, bien se soigner, bien travailler, bien vieillir. C’est cette solidarité qu’il faut défendre, et reconquérir. C’est ce qui la différencie des assurances privées et donc du chacun pour soi !
Le syndicat CGT des CFA Btp appelle tous les élus à participer à la journée d’action du 16 octobre au nom de tout le personnel des associations gestionnaires régionales
#1 par Philippe Fourcault à 15 octobre 2014 - 22 h 25 min
Des mesures de baisse et d’exonérations de cotisations sociales prévues pour les patrons dans le pacte de responsabilité et de solidarité dont le coût serait compensé par des économies en grande partie supportées par de nouvelles réductions des budgets en matière de protestations sociales et de dépenses de santé des familles, des salariés, des retraités !
La politique européenne exige du gouvernement français qui consent volontiers à réduire le déficit public à 3,8% du PIB par une série de « mesures d’économies » (disent-ils)… Nous, nous appelons cela des mesures d’austérité dirigées contre le peuple travailleur, compensant ainsi les nouveaux cadeaux faits aux patrons des grosses entreprises au détriment de la sécurité sociale et du service public qui garantissent la protection sociale.
Planifier 40 milliards d’Euros « d’économies » sur 3 ans nous serine ce gouvernement de 2ème droite : la protection sociale est sommée d’abandonner 10 milliards au titre de l’assurance maladie et 11milliards pour la gestion du système social.
Dès janvier 2015, les cotisations patronales seront réduites pour les salaries inférieurs à 1,6 SMIC. Les patrons ne paieront plus aucune cotisation de sécurité sociale pour tout emploi au SMIC.
De même, le gouvernement entérine la fin de la contribution sociale de solidarité des sociétés (ayant un CA d’au moins 760.000 euros) : c’est la fin du RSI qu’elle finançait, et lui, sera intégré au régime général !
Idem, baisse du taux normal de l’impôt sur les sociétés en 2017 pour » aller dans la moyenne européenne ».
En outre, les cotisation d’allocations familiales seront réduite de 1,8% !
Santé, prestations sociales auront un budget à la baisse : en tout 2,4 milliards de réductions !
Gel des retraites et des aides au logement. 8 millions de retraités vivent avec le « minimum invivable » !
De quel coté est le gouvernement ? du coté des patrons, des grands patrons. Pas du coté des travailleurs, des retraités ! Les cadeaux aux entreprises n’ont jamais démontré leur efficacité en matière de relance économique, et sont financés par exclusivement par des restrictions budgétaires d’années en années, principalement en matière de prestations sociales et de santé.
Pour nous, à la CGT, c’est un budget d’austérité de plus. Jamais nous ne les avons accepté sous tous les gouvernements d’alors. Ce n’est pas encore aujourd’hui que l’on va s’en satisfaire ! c’est pourquoi nous serons en grève le 16 octobre, c’est pourquoi nous n’irons pas travailler et que nous manifesterons pour une autre dynamique de financement de la protection sociale !
Depuis plus de 2 décennies, il s’agit d’une crise de recettes et non des dépenses de santé !
A l’opposé de la logique permanente du « coût du travail », la CGT propose une nouvelle dynamique de financement de la sécurité sociale, une vraie réforme du financement de la sécurité sociale, en restant fidèle aux principes fondateurs basés sur le travail et la solidarité générationnelle et des travailleurs !
Nos revendications portent sur :
– l’augmentation des cotisations – à l’inverse de la « logique patronale et des gouvernements » pour qui baisse du coût du travail nous emmène dans le fond. L’augmentation des salaires est le premiers atouts d’augmenter la masse des socialisations qui financent la protection sociale. Le développement de l’emploi est le 2ème levier pour financer.
– un autre mode de calcul, différencié, modulé en fonction des politiques d’emploi des entreprises et de leurs résultats économiques en prenant en compte la totalité de la valeur ajoutée pour le calcul de la cotisation d’entreprise.
– des cotisations étendues à tous les revenus de l’entreprise – l’intéressement, la participation et les revenus financiers. A contrario, les exonérations de cotisations sociales devraient être supprimées.
En effet, la CGT avec d’autres partis politiques de la vraie gauche historique restés anticapitalistes, luttent pour que le principe de financement de la sécurité sociale fondé majoritairement sur le travail et les revenus d’activité perdure :
– les cotisations sociales sont et restent un salaire différé ; les supprimer ou les baisser alors que la S2CU est déficitaire revient à tuer le système par répartition et de solidarité qui a fait ses preuves encore aujourd’hui : un droit de bien vivre, de bien travailler, de bien vieillir !
Le 16 octobre, à vos mégaphones !
A bons entendeurs, du coté de Matignon, du coté de l’Elysée, du coté de la place de la concorde, coté du jardin du Luxembourg et de Bruxelles…
Ph.F.
#2 par Philippe Fourcault à 19 octobre 2014 - 14 h 58 min
Livre lu = sur comment « on » éclate la sécu ! :un de ces petits livres salutaires qui éclaire les enjeux capitalistes sur la volonté d’emprise toujours plus intense sur notre système de santé, et sur les gouvernements qui, à mesure de « réformes » qui le casse pour aller dans le sens des grandes entreprises capitalistes participent au dysfonctionnements du système de santé, soumis ces 20 dernières années à des injonctions contradictoires : soigner et gagner des parts de marché. André GRIMALDI (éd.dialogues-224 pages-16,50€) – part du récit de sa vie professionnelle et militante et décortique les multiples réformes contre l’hôpital public menées par les gouvernements de droite comme de « gauche », alerte sur ce qui menace notre système de soins : déserts médicaux, dépassements d’honoraires, liaisons dangereuses avec l’industrie pharmaceutique, financement à l’activité, médecine industrielle, hôpital-entreprise… mais aussi ce professeur-médecin au CHU Pitié-Salpêtrière de Paris décrypte aussi tout ce que la concurrence a pour conséquences : augmenter les coûts, aggraver les inégalités et finalement baisser la qualité des soins.
Avec la CGT et des partis politiques de la vraie gauche, Il s’insurge contre le projet de loi Santé débattu au parlement en 2015, qui va un peu plus fragiliser le statut de l’hôpital public, introduire un peu plus que les établissements privés auront mission de service public, mettra un peu plus encore la santé en France sous la coupe des financiers.
Depuis 20 ans, les frontières entre les secteurs privé et public sont de + en + poreuses. Notre système mixte – fruit du double compromis de 1945 entre médecine libérale et Etat d’1 part, et Sécurité sociale et assurance privée dites complémentaires d’autre part – est de + en + démantelé par les politiques depuis 20 ans : on mélange – à souhait- jouant sur la confusion des mots- le terme de protection sociale = assurance maladie obligatoire et assurance complémentaires moins égalitaires, moins solidaires et beaucoup plus chères. Des cliniques commerciales s’appellent hôpital, des assurances privées lucratives s’appellent Mutuelles à coté de l’assurance maladie obligatoire, il y a des assurances privées mutualistes !
Ce système mixte de 1045 est de + en + privatisé. Déjà depuis 10 ans, la sécu se consacre de + en + aux pauvres (CMU), aux pathologies graves quand les soins courants sont laissés de + en + aux assurances complémentaires. Le projet de loi 2015 continue à privatiser le système. qu’en est-il depuis maintenant 20 ans :
– L’obligation d’une complémentaire d’entreprise (subventionnée par l’Etat – mais dont la part entreprise est mise dorénavant sur les revenus de contribution des salariés) ;
– désengagement par les politiques générales sur la Sécu au profit des « mutuelles » et compagnies d’assurances;
accroissement des inégalités sociales de santé ;
– augmentation des dépenses de santé (sans réduction évidente de la dépense publique comme on « nous le vend depuis 20 ans) ;
D’un autre coté, LE financement des hôpitaux à l’activité (T2A) et la rémunération des médecins libéraux à l’acte forment des obstacles au développement de la nouvelle médecine. Pour ce professeur émérite, il ne peut que s’agir d’une médecine personnalisée, biomédicale, pédagogique, psychologique et sociale, nouvelle médecine d’équipe coordonnée entre le centre de santé ou maison médicale secteur 1 -non payé(e) à l’acte et travaillant en lien avec l’hôpital, un service public hospitalier avec des critères tels que : indépendance vis à vis des puissances financières et une gestion sur le juste soin pour le patient au moindre coût pour la collectivité (et non sur la recherche de la rentabilité, le versement de dividendes à des actionnaires ou le choix d’activités médicale en fonction de leur rentabilité. La loi dit l’inverse !
Les mesures à prendre pour asseoir un nouveau système de santé solidaire :
– un panier de soins égalitaire remboursé à 100% par la sécu permettant d’être bien soigné à moindre coût incluant l’hypertension, les soins bucco-dentaires et soins d’optique;
– pas à la sécurité sociale de rembourser les cures thermales, les médicaments sans améliorations du service médical, la multiplication des examens inutiles ou les soins relevant de choix esthétiques personnels !
Un panier de soin haut de gamme solidaire pris en charge à 100% permettrait des gains de gestion. Un livre à lire- je vous y encourage !
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« chacun selon ses moyens, chacun selon ses besoins ». C’est ce principe fondateur de 1944-1954 de la sécurité sociale et de toute ces caisses qui se retrouve peu à peu remis en cause. Cela ne date pas de Hollande, mais c’est toujours avec les même recettes, toujours avec les même relais médiatiques!
Le maintien du principe d’universalité de notre Sécu – principe de 1945 avec le CNR – où chaque salarié à droit à la sécurité sociale et est bénéficiaire à ce titre des prestations qu’il reçoit en fonction de ses besoins. En échange, chaque salarié contribue selon ses moyens (cotisation sur le salaire) au financement de la sécurité sociale. ces cotisations sont du salaire socialisé, c’est à dire une part du salaire qui n’est pas directement versé au travailleur mais qui est prélevé sur le salaire brut sous forme de cotisations salariales ou patronales. C’est cette part qui aliment un pot commun à tous les salariés et reversé à chacun selon ses besoins (allocation chômage, pensions de retraite, allocation familiales etc….).
C’est tout cela que le gouvernement HOLLANDE, comme ses prédécesseurs, attaque ! Il poursuite l’austérité et l’augmente à tous les secteurs sociaux. Il menace de 15 milliards supplémentaires de coupes budgétaires pour compenser les cadeaux faits au patronat :
– attaque contre les chômeurs et l’assurance chômage : il est aisé de jouer sur la division entre chômeurs et salariés…
– attaque contre les familles par une « modulation selon revenus » : il est aisé d’opposer les familles « riches et pauvres » pour trouver 700 millions d’€ à économiser…car
il lui faut trouver 41 milliards promis au patronat !
sous couvert de « justice sociale » la modulation familiale et les politiques d’exonération de cotisations visent à grignoter la logique anticapitaliste e la Sécurité sociale !
Il est moins aisé pour le gouvernement de récupérer les près de 25 milliards d’€ à la fraude des patrons aux cotisations employeurs (près de 2 fois le trou de la sécu) : sur ce chiffre, le gouvernement prévoit d’en récupérer…76 millions seulement !
Défendre la Sécu et sa logique est des plus modernes. Indispensable pour le peuple, dans son intérêt. Cette logique doit être étendue pour assurer toute la production marchande ou non !
Restons vigilants ! ne nous laissons pas chloroformer par les politiciens et leurs relais médiatiques !
Luttons !
Ph.F.