Le 16 novembre, les salariés du CFA de Saint-Denis ont voté massivement la grève. En cause : le reclassement contesté d’un collègue sur deux établissements alors que des besoins évidents ne sont pas satisfaits à Saint-Denis, en matière de soutien et d’accompagnement des apprentis notamment. 28 salariés sur 30 en grève, 100% des enseignants!! Les apprentis ont été renvoyés dans leurs entreprises ou chez eux.
Depuis la rentrée, nous savons que la Région accepte de financer 80% d’un poste à temps plein consacré à un dispositif de soutien au CFA et d’accompagnement en entreprise des apprentis les plus vulnérables. L’association a interdit à la direction de recruter, refusant de financer les 20% restants et lui demandant de faire des propositions pour mettre en place le dispositif, et toucher la subvention, sans avoir besoin d’un recrutement extérieur.
Or, un collègue menuisier s’est retrouvé en sous-charge importante à la suite d’une baisse significative des effectifs. Il était d’accord pour assumer les fonctions de responsable de CRAF à mi-temps, ce qui permettait de dégager l’équivalent d’un temps plein consacré au soutien scolaire en interne et à l’accompagnement des jeunes en entreprise. L’association refuse et préfère envoyer le collègue à mi-temps dans un autre établissement, Brétigny, pour remplacer un salarié (qui était à temps plein!) qui a quitté le CFA, pour faire des économies!
Bilan: un salarié à cheval sur deux établissements franciliens, distants de 60 km, avec deux ateliers à gérer, deux groupes de menuisiers dans chaque établissement, et à Saint-Denis un dispositif de soutien et d’accompagnement largement financé par la Région auquel nous sommes contraints de renoncer.
Les salariés ont voulu marquer leur solidarité à leur collègue et exprimer leur désapprobation d’une politique qui fait fi des considérations humaines, traite les salariés comme des pions et méprise les problèmes réels des apprentis. Rappelons que le CFA de Saint-Denis détient le record de France de la proportion d’apprentis suivis par la justice, en familles d’accueil, en familles monoparentales, souffrant de troubles psychologiques, non francophones, renvoyés d’autres établissements, etc. Et nos employeurs n’ont qu’une seule réponse à nous apporter: le budget normé, encore le budget normé, toujours le budget normé, défini au niveau national pour la moyenne de tous les autres CFA!! Ils jettent même de l’huile sur le feu en annonçant une visite du CCCA pour évaluer l’encadrement du CFA de Saint-Denis et conclure, nous le savons déjà, que ses salariés et ses apprentis sont bien entendu des privilégiés…
La grève étant reconductible, une assemblée générale décidera mardi 17 de la suite à donner au mouvement.
#1 par Michel à 16 novembre 2009 - 23 h 06 min
Le refus du dispositif de soutien régional par l’association gestionnaire est d’autant plus révoltant que les besoins sont immenses dans le 93. Que signifie le paritarisme si ses représentants se désintéressent d’un territoire aussi essentiellement ouvrier que celui de Saint-Denis ?
#2 par Françoise à 17 novembre 2009 - 0 h 08 min
Il n’est pas normal que les associations et le CCCA ne se préoccupent pas de la qualité de l’accueil, de l’encadrement et de l’enseignement dispensé aux jeunes et cherche à faire des économies en sacrifiant cela! Bravo aux collègues en grève et bon courage!
#3 par serge à 17 novembre 2009 - 15 h 00 min
Nous avons la foi!
La lutte sera rude face à des épiciers…
#4 par matthieu à 17 novembre 2009 - 20 h 55 min
L’assemblée générale des salariés de Saint-Denis a décidé ce matin de la suite à donner au mouvement. Comme il apparaît de plus en plus manifeste qu’on est en train de faire payer au CFA de Saint-Denis des économies à réaliser dans un autre établissement suite à une série invraissemblables de bévues patronales, nous avons choisi à l’unanimité d’appeler à l’extension du mouvement à d’autres CFA de la région à l’occasion d’une mobilisation commune au mois de décembre. La lutte continue!
#5 par hugo à 20 novembre 2009 - 16 h 48 min
il est urgent de remettre à plat le système de budget car depuis déjà longtemps on nous demande de (faire plus avec toujours les même moyens et des fois encore moins).
A quand un vrai dialogue avec les financeurs
A quand la reconnaissance du travail
A quand une revalorisation de l’heure apprenti pour les cfa
nos cfa sont dirigés comme des entreprises par des pseudos comptables qui ne sont pas à la hauteur de la tâche…
courage jojo ne te laisse pas faire