La CGT a produit un document de réflexion sur la « règle d’or » durant nos vacances. Il est temps d’en prendre connaissance afin d’être mieux armé dans les luttes qui nous attendent.
L’ensemble des organisations syndicales, en France tout comme dans les autres pays européens, dénonce et s’oppose aux programmes d’austérité qui sont sous-jacents aux « plans de sauvetage ».
La forte opposition des peuples à ces programmes crée des conditions favorables dont il faut profiter pour améliorer les rapports de force au profit du monde du travail.
Sur le fond, il s’agit de revaloriser le travail en articulant des mesures immédiates, urgentes, et celles qui nécessitent plus de temps.
Il n’y a pas de « catalogue » en la matière. Mais sur la base des revendications qui émergent dans les luttes, et qui inspirent les repères revendicatifs de la CGT, on peut citer notamment les mesures suivantes.
Dans l’immédiat, cinq mesures paraissent indispensables :
- créer des emplois et augmenter les salaires, car le partage défavorable des richesses au détriment des salariés a été le facteur fondamental qui a déclenché la crise qui sévit dans le monde depuis 2007. De plus, la hausse des salaires est indispensable pour dynamiser l’économie ;
- mettre fin à l’austérité, car les programmes d’austérité pèse sur le pouvoir d’achat et l’emploi, affaiblissant davantage l’activité économique avec des effets négatifs, entre autres, sur les finances publiques. Ainsi, à cause des plans d’austérité, la croissance économique s’affaiblie.Il faut accroître les dépenses publiques favorables au développement des capacités humaines et des capacités productives (éducation, santé, recherche-développement, infrastructures…). C’est indispensable pour dynamiser l’économie et accroître les ressources financières nécessaires pour réduire le déficit budgétaire et la dette publique ;
- conditionner toute aide publique au respect des critères tels que l’emploi, les salaires…
- augmenter l’impôt sur les hauts revenus, ceux du patrimoine et du capital
- créer un pôle financier public et établir un mécanisme de crédits à taux réduits pour favoriser l’investissement productif : l’emploi, la formation, la recherche, les équipements… (taxer les banques n’est pas à la hauteur des enjeux : les banques doivent prioritairement accorder des crédits en faveur de l’emploi et de l’investissement productif).
Ces mesures devraient être accompagnées de bien d’autres, particulièrement dans un cadre européen. Parmi celles-ci on peut surtout citer les suivantes :
- établir un salaire minimum dans les pays européens ; mais également instaurer un droit social européen de haut niveau ;
- harmoniser la fiscalité du capital et notamment la base (assiette) de l’impôt sur les sociétés ;
- lutter réellement contre les paradis fiscaux ;
- modifier les statuts de la BCE notamment pour :
- faire de l’emploi l’objectif prioritaire de la BCE,
- autoriser l’achat des obligations émises par les États membres ;
- créer une agence publique de notation pour mettre fin aux pratiques scandaleuses des agences privées de notation.Il convient de rappeler qu’en France, il existe déjà des moyens publics (Banque de France, Insee) permettant de connaître de façon suffisamment fiable la situation des entreprises de tailles différentes.
- mettre en place une politique industrielle pour éviter une division inadmissible du travail en Europe, certains (comme l’Allemagne) restant industriels, d’autres devenant des économies de service et de tourisme.