Les travailleurs portugais ont réalisé une grande grève générale, la plus importante à ce jour dans l’histoire de notre pays. Une grève générale qui restera dans les annales de la lutte des travailleurs et du mouvement syndical comme une réponse forte à la politique de droite mise en œuvre par le gouvernement PSD (parti social-démocrate) et  CDS (parti conservateur) du Portugal.

Cette grève générale a mobilisé les travailleurs du nord au sud, y compris aux Açores et à Madère, à l’appel de la CGTP-IN à lutter contre l’exploitation et l’appauvrissement. Elle marque une nouvelle ère: de réaffirmation des propositions de la CGTP-IN, d’intensification des combats sans trêve contre la politique des troïkas et leurs programmes d’agression, de confiance dans la poursuite de la lutte pour une alternative politique qui ouvrira la voie vers le règlement des problèmes des travailleurs, de la population et du pays. Les travailleurs ont répondu à l’appel, de manière courageuse et responsable, avec la formule «Je fais grève générale».

Les jeunes, eux aussi, malgré la diversité de leurs situations de précarité, ont contribué de manière importante au succès de la grève générale, ainsi que d’autres secteurs de la population comme les chômeurs, les étudiants, les retraités, et autres. La CGTP-IN et FEVICCOM ne manquent pas d’apprécier aussi la contribution décisive des milliers de dirigeants et militants syndicaux, ainsi que d’autres structures représentatives des travailleurs et aussi de ceux qui ont participé aux piquets de grève. Ils ont tous contribué à renforcer l’unité et la convergence dans l’action, et à surmonter les difficultés. Ils ont tous contribué de par leur engagement, leur dévouement et leur solidarité, à sensibiliser, mobiliser, organiser les masses dans la mise en œuvre de la grève générale.

La grève générale a été l’expression d’une indignation massive et une protestation contre les politiques menées : d’une part, des politiques qui aggravent les problèmes économiques et poussent le pays dans une spirale récessive et d’autre part, des politiques qui visent à accroître l’exploitation, qui aggravent le chômage, le travail précaire et dévaluent les liens du travail, baissent les salaires et réduisent les droits; qui démantèlent les services publics et dégradent les fonctions sociales de l’État (éducation, santé, sécurité sociale).

La grève générale a eu un grand retentissement dans tout le pays, paralysant la généralité des transports terrestres, maritimes et aériens ; elle a fermé des milliers de municipalités, d’écoles, d’hôpitaux et de centres de santé; elle a affecté le fonctionnement ou même paralysé des services publics tels que les tribunaux, les finances, la sécurité sociale, le bureaux de poste, les SMAS ou la collecte des ordures ainsi que l’administration de l’État, régionale et locale. Dans le secteur privé et les entreprises commerciales de l’Etat, le suivi de la grève a également été exceptionnel, car outre que plusieurs centaines de PMEs se sont jointes au mouvement, a eu des répercussions significatives sur l’industrie, dans la banque et l’assurance, le commerce, la restauration, IPSS, les médias et les télécommunications ainsi que dans les activités culturelles, et autres secteurs.

En ce qui concerne la FEVICCOM, dans nos branches, le bilan de la grève générale est aussi très positif vu que nous avons eu une bonne participation dans les secteurs du verre, de la céramique, du liège et une participation raisonnable dans le secteur de la construction.

La grève générale a vu aussi l’expression internationale de la lutte puisque le 14-N a fait descendre les travailleurs dans les rues de la plupart des pays européens pour protester contre l’austérité, le chômage et la crise de la protection sociale.
La CGTP-IN et FEVICCOM a exprimé sa solidarité avec tous les travailleurs européens et leurs organisations représentatives, qui se battent dans chaque pays pour la croissance économique, l’emploi et l’amélioration des conditions de travail, pour une Europe des peuples, pour le progrès et la solidarité sociale.

Au Portugal, il est temps de mettre un terme à ce gouvernement et à une politique qui pousse le pays vers la catastrophe, qui promeut le pillage organisé des travailleurs et des retraités, qui mène les familles à la misère, qui accentue les inégalités sociales et les injustices. Il est temps d’opérer un véritable changement de cap!

Rapport de Pedro Milheiro, membre du Secrétariat de l’UITBB et de la direction de la FEVICCOM/CGTP-IN, Portugal